Challenge DofE + ambiance post Brexit

Hello,

Ca y est, la marche dont tout le monde parle depuis des mois a eu lieu jeudi 23 juin 2016 (date historique maintenant). 27 personnes du cabinet (dont tout le pôle audit y compris les associés) se sont lancés dans cette aventure.Il y avait 3 * 15 miles (soit 3 * 20 km environ) à parcourir. Nous sommes partis de Dunbar, à environ 20 miles d'Edimbourg vers 16h pour atteindre Berwick à 22h30. Avant le départ, comme c'était l'anniversaire de Janet, une associée du Pôle Audit, les autres associés présent et Andréa, l'Assistante de Direction (et avec qui je m'entends trop bien) lui avaient réservé une belle surprise : du champagne. Nous avons eu droit à une coupe (voire 2) avant le départ.

Franchement la marche, c'était génial, les paysages étaient magnifiques, nous avons d'abord longé la mer, puis traversé des champs, des parcours de golf, des bois, des ponts, des magnifiques petits villages "scottish". En plus, il faisait beau et chaud jeudi (22°c, ici c'est la canicule), nous avons eu beaucoup de chance car la semaine précédente, c'était le déluge.

Il était convenu que pour ceux qui faisaient la totalité de la marche, ils pouvaient avoir leur Friday off. John m'avait convaincu de faire toute la marche, arguant "we'll have fun walking, drinking and eating a lot". Pour lui ça a marché comme sur des roulettes, sa technique a consisté à boire une bière toutes les 90 minutes. Je sais pas d'où il sortait tout son "stuff", parce qu'entre les cannettes de bières, les salades de pâtes qu'il mangeait à tour de bras...Bon ce n'est pas une surprise, je n'ai fait que la première partie...

Pour le ravitaillement, nous devions prévoir un peu de nourriture pour le départ et le reste a été fourni par le cabinet, y compris la crème solaire. Jodie, la fiancée de Billy (Manager) nous a suivi pendant toute la course et nous attendait à des points clés pour le ravitaillement. Du coup, nous l'avons trouvé au 7ème mile et son coffre a déjà été dévalisé...Comme je suis toujours trop prévoyante, j'avais ramené avec moi 3 litres de boisson et 2 kg de nourriture en plus de ma polaire, de ma crème solaire et des paires de chaussettes de rechange. Et au final, j'ai mangé 1 barre de céréales. J'ai donné toute ma nourriture aux "warriors" qui partaient pour la seconde partie de la marche.

Janet s'est faite opérer du poignet il y a peu, elle a une atèle. Elle avait peur de ne pas pouvoir faire la marche, du coup, 2 copines à elles se sont jointes au cortège avec chacune leur labrador noir (ici en Ecosse, le labrador est le chien Roi, il y en a partout). Un peu avant la fin de la course, Janet m'a demandé si j'avais déjà mangé du "fish and chips"et si j'aimais bien (les british sont un peu complexés avec leur nourriture quand ils parlent avec les Français) je lui ai répondu que oui, j'en avais mangé un très bon à Edimbourg à mon arrivée mais que ce que je ne connaissais pas, c'était les Haggis. En fait, elle me parlait de ça car le premier point d'arrivée était le "fish and chips"shop de Berwick, très réputé. Du coup, tout le monde s'est mis à me dire que je devais absolument goûter les Haggis au "fish and chips"shop, que c'était trop bon et typiquement scottish. Pas de souci, je suis très open-minded pour la nourriture.

Janet m'a fait goûter un petit bout du sien avant, de peur que je n'aime pas. C'était vraiment trop bon, du coup, elle m'a donné la moitié du sien et je suis allée me racheter une barquette par la suite. le lendemain, j'ai demandé à Claire (une jeune associée audit), ce qu'il y avait dedans, elle m'a dit en rigolant qu'il valait mieux que je ne sache pas. Janet a répété à tout le monde le lendemain "I introduced Lia to Haggis" (oui ils n'arrivent pas à prononcer le "é" et pas du tout mon nom de famille, donc ici je suis Lia pour tout le monde), elle avait l'air contente, ça a l'air important pour eux qu'on apprécie leur nourriture.

La nuit était déjà tombée sur Berwick, j'en avais plein les jambes et quand j'ai vu le reste du groupe (une petite moitié du groupe initial) avec leur lampe frontale remontés comme des pendules pour faire la seconde partie, je me suis dit que je n'étais pas sûre d'être capable de les suivre d'autant qu'ils marchent super vite.

Du coup, nous sommes rentrés à Edimbourg avec Alex (associé big boss), un scottish très sympa. Je ne comprenais pas grand chose à ce qu'il disait au début, à cause de son accent, mais après ça allait mieux,et pendant la marche, nous avons un peu discuté et il est vraiment très sympa. Il est surtout très drôle, chaque fois qu'il dit quelque chose, tout le monde rigole! Au cours de la balade, alors que les premières inquiétudes se faisaient sentir sur l'issue du vote du Brexit, il a rassuré tout le monde en disant qu'il serait très étonné que les gens votent pour le Brexit, les gens qui veulent que ça change ne sont pas majoritaires.

Dans la voiture, il nous a dit que la livre avait remonté face au dollar et que c'était vraiment bon signe. Et que ceux qui voulaient leur "Independence Day" étaient des illuminés. Ca c'est parce qu'Alex est un Scottish éclairé, parce que malheureusement, les britanniques en ont décidé autrement.

Le lendemain, nous avons accueilli le groupe de warriors (quasiment que des auditeurs) qui terminaient la marche. Nous les attendions en bas de la Tour, ils sont arrivés à 10h15. Ils étaient tous fatigués mais heureux d'être enfin arrivés et d'avoir pu réaliser cette performance. La plupart marchaient comme des canards, les pauvres...Je suis trop fière de mes scottish!

Nous avons eu le droit à un breakfast (moi aussi car j'avais fait la première partie de la marche). Il y avait des boissons chaudes, des tea cakes et le cabinet avait commandé plein de rolls tous chauds (bacon, eggs, sausages), c'était top. Après, ils sont vite partis se coucher. 

Nous avons discuté du résultat du Brexit. Andréa a dit qu'elle était choquée et n'y croyait toujours pas. Janet m'a demandé ce qu'on en pensait en France. je lui ai dit que pour nous Français, c'était inconcevable de voir l'UE sans la GB. Elle m'a dit que les écossais avaient le même avis que les français. J'ai trouvé les scottish très flegmatiques, comme tout bon british car même s'ils ont largement voté "Remain", ils respectent le choix du peuple. Plus tard dans la journée, J. Burberry, associé du pôle "tax" je crois, qui a étudié le français dans sa jeunesse (c'est lui qui me l'a dit), est venu me voir en me disant en français "Au revoir, mon amie" en rigolant (flegme et humour britanniques). Après, il m'a demandé ce que je pensais de tout ça.

En plus, ce n'est pas comme si au cabinet les gens n'avaient pas milité pour le Remain. P. Dounis, un autre associé non-audit, a décoré son bureau pour le "Bremain" et a accroché l'Hymne britannique à la vitre de son bureau (cf. photo). D'après ce que m'a dit un collègue, il vient d'avoir la nationalité britannique lundi et là, ben il est un peu déçu je pense. La semaine prochaine, RSM UK va faire un point special sur les conséquences du Brexit. a suivre donc...

Le soir, je suis allée à l'apéro des expats intitulé "Sunny post-Brexit drink" organisé par Alice, une franco-suisse, dont le but à l'origine était de fêter le maintien de la GB dans l'UE. Pas de pot, il pleuvait et l'écho choc du Brexit était bel et bien là. D'ailleurs, quand j'ai demandé à Alice si ça allait, elle avait les larmes aux yeux en disant qu'elle ne comprenait pas comment son pays avait pu voter ainsi et sacrifier sa jeunesse. Quand je suis partie, elle allait encore moins bien, elle avait noyé son chagrin dans l'alcool...

J'ai rencontré un couple d'australiens et une jeune allemande fraichement débarquée à Edimbourg. Puis j'ai rencontré un autre français, qui vit ici depuis 8 ans et qui devait ne pas avoir vu de compatriote depuis très longtemps parce qu'il était super bavard... Il m'a expliqué que pour lui, les gens qui ont voté le Brexit l'ont fait notamment à cause des immigrés des pays de l'Est. A Edimbourg, il y a une grosse communauté polonaise par exemple. Je l'avais deviné car il y a un rayon entier de produits polonais chez Tesco. Il m'a également donné des tips pour trouver du fromage français à Edimbourg.

Je rentre déjà dans un peu plus d'un mois, time flies comme disent les anglais,

En espérant que tout aille le mieux pour vous,

Léa